Il y a onze ans, il a lancé une initiative appelée Infonomia, afin d’aider les entreprises à comprendre comment la technologie allait changer leur façon de faire. Il s’efforce constamment de générer de nouvelles idées sur ce qu’est l’innovation. Des idées intéressantes ont vu le jour, comme celle de la surcharge d’informations, utilisée dans une campagne pour Mercedes-Benz.
Il travaille actuellement sur l’initiative CO-SOCIETY. De nombreux phénomènes de CO existent sans que nous nous en rendions compte. Les frontières entre les différentes spécialisations commencent à s’effriter, « breaking down the silos » comme on dit en anglais. Il est très difficile d’innover en travaillant seul et de manière isolée. Les technologies qui émergent actuellement sont basées sur le phénomène du CO (Facebook, Twitter, etc.).
Des partenariats inédits entre entreprises sont de plus en plus fréquents. Par exemple, Renault et Biotherm se sont associés pour créer un soin qui réduit le stress (la voiture spa).
S’associer est très facile, le plus difficile est de trouver des points d’intersection sans perdre l’identité de chaque entreprise. C’est cette intersection qui peut apporter le plus de valeur ajoutée et qui est aussi la plus difficile. C’est en cela que consiste l’innovation : voir comment les entreprises changent grâce à l’influence des autres.
Ce phénomène du CO apparaît dans de nombreux pays. Certains numéros du magazine allemand « brand-ems » ont parlé de coopérer ou d’abandonner. Un exemple est la coopération allemande pour la conception de la voiture à hydrogène. Il s’agit d’un exemple de création d’une nouvelle industrie alors que le reste du monde regarde ailleurs.
Le « Comité Colbert » français est une association d’entreprises de luxe dont l’objectif est de redéfinir activement le secteur du luxe en France.
USB, en Belgique, est la première entreprise pharmaceutique à considérer que les patients sont essentiels pour définir les médicaments. Elle utilise les patients non seulement pour tester les médicaments, mais aussi pour les concevoir.
L’année dernière a vu la création de CO-SOCIETY, composée d’une quarantaine d’entreprises qui travaillent dans des conditions d’ouverture totale dans tous les domaines. S’il n’y a qu’une seule entreprise dans un secteur, il n’y a pas de concurrence. Elle a été créée pour que des projets communs émergent. La figure de « l’intersecteur » est essentielle à cet égard. Il s’agit de transformer l’improbabilité en résultats.
L’objectif est que des choses absolument inédites se produisent, sans que des incompatibilités n’apparaissent entre les entreprises. Par exemple, si Orbea développe un produit avec Gallina Blanca, il est impossible que des problèmes d’intersection se posent, car ils travaillent dans des secteurs complètement différents.
Alfons Cornella – Idea PikaPika – 31/03/2011